Premier vice-président de l’Assemblée nationale et Président intérimaire de l’UDPS, parti présidentiel, Jean-Marc Kabund semble passer une période de forte turbulence politique en ce moment. En effet, son actualité est secouée par des sordides affaires pour le moins que l’on puisse dire tant dans son rôle de membre du bureau de la chambre basse du Parlement que dans sa position de président du parti cher à Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire : bisbilles partisanes avec des actes contestés dont la dernière suspension du porte-parole et élu de la Tshangu à la chambre basse Paul Tshilumbu, divulgation d’un certificat d’enregistrement d’une propriété à Kingabwa à la valeur vénale polémique et la dernière en date, celle du montant scandaleux avancé par lui de 7 millions USD pour l’organisation d’un Congrès. Retour sur ce dernier épisode qui menace dangereusement l’avenir politique du tonitruant et très controversé élu de Mont-Amba.
Une contre-attaque musclée
Dimanche 13 avril 2020, c’est un Jean-Marc Kabund agressif qui monte au filet sur la radio Top Congo en prime time pour contrer l’assaut percutant de la veille sur le même média du Président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba qui avec toute sa morgue légendaire affirmait que l’état d’urgence sanitaire décrété par le Président Félix Tshisekedi était « un état d’urgence de fait » et que le Congrès devait se réunir pour en prendre acte comme le demande la Constitution.
Pour le dernier secrétaire général nommé par le sphinx de Limete, cette pique du premier des sénateurs sonne comme une déclaration de guerre et assène « on veut jeter en pâture la fonction présidentielle ». Maladroitement, il narre aussi comment il s’est retrouvé « par chance sans y être invité » dans le bureau du Chef de l’état, à la réunion du 22 mars 2020 au cours de laquelle le Président de la République aurait informé le Premier ministre et les deux Présidents des chambres du Parlement de sa volonté de procéder à la proclamation de l’état d’urgence respectant ainsi l’article 85 de la Constitution.
Jusque-là techniquement les arguments juridiques fusent et sont discutables quand soudain il lâche que l’organisation du Congrès couterait la bagatelle de 7 millions de dollars américains. Une bombe à fragmentation sur les ondes transperce les tympans des auditeurs de la radio. « Alors que la riposte au Covid-19 ne dispose actuellement que de moins de 3 millions USD, les élus pour une réunion se partageraient plus de deux fois la somme » entend-on sur la toile et les réseaux sociaux. Un tollé qui ne laisse pas indifférent et qui vire au scandale d’état.
7 millions des chiffres faux, mensongers et diffamatoires selon Thambwe
En réaction à cette sortie musclée, le Président du Sénat et président du Congrès putatif, Alexis Thambwe Mwamba, tente d’éteindre l’incendie le lendemain par voie de communiqué, un démenti cinglant indiquant que les chiffres avancés par Kabund « sont faux, mensongers et diffamatoires ».
Le président de la chambre haute du Parlement précisera que le montant du Congrès n’était pas encore connu à ce stade avant une séance de travail projetée entre le vice-premier ministre du Budget, Jean-Baudouin Mayo et les questeurs du Sénat et de l’Assemblée nationale pour évaluer le coût pour tenir le Congrès. Il ajoutera que « les deux présidents des chambres, conscients de la situation que traverse le pays, ont donné aux deux questeurs, des instructions précises pour que les budgets soient limités au strict minimum des besoins. Les deux présidents prendront soins de rendre public le budget qui sera mis à disposition ».
Le député Mamba fait rebondir l’affaire par une lettre
Alors qu’on pensait la polémique close par ce dernier communiqué, c’est le député MLC élu de Lukunga et ex-porte-parole du parti cher à Jean-Pierre Bemba, le sémillant Jean-Jacques Mamba qui fait rebondir l’affaire en adressant un courrier au premier vice-président de l’Assemblée nationale, dans lequel il lui demande de fournir des détails sur le budget complet, de 7 millions de dollars prévus du Congrès : “Considérant votre rang et vos qualités, considérant aussi que vous nous représentez valablement, je vous demande de nous fournir par courrier et autre éléments qui soutiennent vos propos qui, dans une certaine mesure non de moindre, ont affecté notre crédibilité collective au point de nous empêcher de débattre librement sur nos propres lois”.
Le député national qui inscrit sa démarche dans la logique de “bonne gestion des deniers publics par l’institution qui se veut exemplaire en la matière”, renchérit en affirmant : “pour (que) les membres du bureau, adoptent des attitudes et comportements conformes au règlement d’ordre intérieur pour préserver le prestige et la crédibilité de notre institution “.
Aux dernières nouvelles, cette initiative serait très mal reçue dans le camp du Président de l’UDPS et le député Mamba subirait un flot de menaces anonymes et des pressions sur sa famille.
Kabund recule et se cache derrière le conditionnel
Des sources proches du Palais du Peuple, il est fait état que devant ses pairs réunis en fin de semaine dernière, abordé sur ces chiffres « imaginaires », c’est un Jean-Marc Kabund moins affirmatif et sur la défensive qui se serait abrité derrière le conditionnel utilisé dans sa sortie radiophonique n’affirmant rien et tentant de politiser l’affaire. Or à bien écouter l’audio et et visionner la vidéo de l’interview, le député a bel et bien été affirmatif sur cette allégation non faite sur le mode conditionnel. Cette attitude aurait encore plus agacé ses collègues qui ont regretté cette irresponsabilité notoire et la désolidarisation malheureuse et gratuite envers le corps des représentants du peuple.
Certaines langues se déliant dans les couloirs infinis du palais du peuple fustigent ce comportement du 1er vice-président de cette institution prestigieuse qui ne serait pas un « bourreau du travail souvent absent et peu impliqué dans la gestion de ses attributions préférant les missions à l’extérieur où il mènerait une pléthore de collaborateurs ». D’autres regrettent que ce jeune trentenaire finissant au potentiel énorme ne « saisisse pas cette chance unique de se retrouver au perchoir pour apprendre le travail parlementaire et asseoir sa première expérience professionnelle sur des bases solides au lieu d’exceller dans des postures politiciennes et menaces permanentes contre tous ceux qui ne réfléchissent pas comme lui.»
Action disciplinaire, déchéance ou Canossa ?
Est-ce donc la fin de l’affaire des 7 millions imaginaires ? Rien n’est moins sûr. Un député de l’opposition sous le couvert de l’anonymat affirme que « la réponse de Kabund au député Mamba est très attendue dans les jours qui suivent. Ne pas répondre serait un aveu de consentement et de faiblesse comme le dit le vieux dicton « Qui ne dit mot consent » et mal répondre l’exposerait tout de même et ouvrirait la voie à des actions disciplinaires ».
Autre son de cloche du côté de la majorité où un autre élu joint au téléphone, plus remonté, fulmine que Kabund les a exposés inutilement à la vindicte populaire en ces temps durs de lutte contre le coronavirus et rappelle « qu’en novembre dernier plus de deux cent députés par un communiqué signé lui avaient déjà donné un dernier avertissement ». « On se consulte entre collègues et dès que les activités parlementaires reprendront leur vitesse de croisière, cette faute lourde sera sanctionnée par une déchéance qui ne nécessite que 50 voix soit le quart de la dernière fois et nous demanderons à l’UDPS de nous donner un nouveau candidat mieux outillé, ce qui n’y manque pas » conclut-il.
Pour un député réélu se voulant plus conciliateur en cette période fragile souhaiterait plutôt que le premier vice-président fasse « amende honorable publique auprès de ses collègues » comme qui se rendit à Canossa et promette de ne plus commettre pareils impairs.
Que fera donc Jean-Marc Kabund face à cette affaire qui le prend à la gorge ? Wait and see.
Engabka Gaston
4 commentaires
Kabund doit être demi de ses fonctions, il ne sait pas ce qu’il devra faire à la vice-présidence de la chambre basse. Je supplie les honorables députés de se débarrasser d’un monsieur qui n’a aucune déontologie.
Nous devons savoir que notre président n’est pas bien entouré car tout les sorties médiatiques de ses collaborateur font une désolation surtout de la scène politique congolaise.
Jean Marc kabund ne comprend pas qu’il est un homme public et doit contrôler son langage devant les média et faire la distinction entre les affaires de l’Etat et celui d’un parti politique.
Je pense que que les parlementaire doit initier une motion de destitution car il s’agit là diffamation à l’égard du parlement qui est une infraction, nous sommes dans Etat de droit que l’assemblée plénière puisse décider sa decheance d’abord et qu’il soit poursuivis pour la diffamation car il sera un exemple aux autre d’éviter de dire les choses non fonder à la place public
Nous devons savoir que notre président n’est pas bien entouré car tout les sorties médiatiques de ses collaborateur font une désolation surtout de la scène politique congolaise.
Jean Marc kabund ne comprend pas qu’il est un homme public et doit contrôler son langage devant les média et faire la distinction entre les affaires de l’Etat et celui d’un parti politique.
Je pense que que les parlementaires doivent initier une motion de destitution car il s’agit de la diffamation à l’égard du parlement qui est une infraction aux congo. Nous sommes dans Etat de DROIT et cette infraction mérite une sanction car honneur de tout les parlementaires qui ont été touché que l’assemblée plénière puisse décider sa decheance d’abord au poste de Premier vice président et qu’il soit poursuivis pour la diffamation, poura être un exemple aux autres d’éviter de dire les choses non fonder à la place public.
Je veux aussi pour le docteur condonateur de TSk Force que les mesures prises par la présidence sont dérogé aujourd’hui alors que l’environnement sécuritaire n’est bon, n’est il pas un moyen de contamination ou quels sont les mesures prises par le gouvernement enfin de prévenir nos parlementaires ?
Bien plus que Jean Marc Kabund s’humilie devant ses collègues pour faire amende honorable le plus vite que possible. Étant du pouvoir il devra changer des comportements plutôt que vouloir se faire fan club Fatshi, le fanatisme irréfléchi n’est pas bon, crée beaucoup d’inconvénients. Souvent il est difficultueux, orgueilleux et j’en passe. Si non il verra les fonctions qu’il exerce aujourd’hui par la fenêtre.