Le Ministère du Numérique organise pendant 3 jours successifs, un atelier axé sur la transformation numérique en RDC. Débuté ce mercredi 23 juin, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde a procédé au lancement officiel de cet atelier, au Fleuve Congo Hôtel en présence du Président du Sénat Bahati Lukwebo, du Ministre des Affaires Foncières Molendo Sakombi, du Directeur de Cabinet du Chef de l’État et son adjointe, du Conseiller Spécial du Chef de l’État en charge du Numérique, Dominique Migisha ainsi que des opérateurs de l’écosystème du numérique et bien d’autres.
Après avoir remercié le Chef de l’État et le Premier Ministre, le Ministre du Numérique Désiré Cashimir Eberande Kolongele a, dans son mot, indiqué que « la résolution d’engager le pays sur la voie du numérique est salutaire » pour la République Démocratique du Congo en particulier et le monde en général.
« Tous les secteurs d’activité et tous les aspects de la vie quotidienne sont concernés par la diffusion de l’usage des
technologies numériques. Les entreprises nouvelles se créent et les anciennes se transforment grâce et par l’utilisation des nouvelles technologies numériques qui les aident à fournir des services nouveaux et/ou à améliorer leurs produits ou services, leurs opérations commerciales », fait savoir le Ministre Eberande Kolongele.
En outre, les transformations en cours les plus spectaculaires qu’apporte le numérique, soulève-t-il, s’observent
particulièrement dans les secteurs de l’identification nationale, de la santé, de l’éducation, des finances publiques, de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat, de l’agriculture, du foncier, de l’entrepreneuriat, du commerce et des services ou de l’industrie – pour ne citer que
ceux-là. « Une fois implémenté, le numérique change la façon dont nous apprenons, travaillons,
commerçons, socialisons, accédons aux services publics et privés et acquérons l’information », renseigne-t-il.
Déploiement du numérique en RDC
Il est un fait qu’en dépit de son arrivée tardive au pays, observe le Ministre Eberande, le numérique s’y déploie néanmoins avec rapidité et vigueur suivant des modalités singulières. Par ailleurs, il estime que les solutions apportées
par les technologies de l’information et de la communication permettent donc de “sauter” des étapes et d’atteindre plus rapidement (ou par d’autres voies) les objectifs de développement.
Cette avancée (dite par “leapfrog”), admet-il, peut être illustrée par le déploiement rapide des portes monnaies électroniques et des services de paiement et de transfert d’argent par téléphone comme par exemple le M-pesa, Airtel Money ou Orange Money qui se sont développés au pays dans un contexte, dit-il, de faible bancarisation mais qui en sont aussi des accélérateurs.
Enjeu majeur
Selon le Professeur Eberande Kolongele, l’enjeu majeur pour le Gouvernement est de faire accepter la mutualisation des ressources matérielles et de la data dans les centres de données structurées, offrant un sanctuaire sécurisé des données à l’abri de la fraude.
Cependant, souligne le Ministre du Numérique, pour que l’impact des technologies numériques sur les processus de développement se confirme et s’amplifie, plusieurs défis connexes à la transformation numérique restent à
relever :
- Manque d’un cadre juridique clair et adapté aux besoins et contraintes de l’économie (règlement de la propriété intellectuelle, sécurité des données, signature électronique, cybercriminalité, identité numérique) ;
- D’infrastructures numériques (datacenter, cloud, database, plates-formes, incubateurs, etc.) ;
- Faible et inégale pénétration internet et mobile ;
- Dfficulté d’accès à l’électricité ;
- Absence de soutien structuré au développement des entrepreneurs numériques ;
- Insuffisance des contenus locaux et faiblesse de développement des applications répondant aux besoins des citoyens.
A cela s’ajoutent, poursuit-il, l’épineuse question du financement et d’accessibilité des capitaux pour les entreprises en phase de démarrage ainsi que la
problématique de la fracture numérique et de la formation.
Objectif de l’atelier
Par contre, Désiré Cashimir Eberande Kolongele, a fait savoir que cet atelier qu’organise en mode semi-présentiel et en mode virtuel le Ministère du Numérique qui ontologiquement a mission générale de :
- Préparer et coordonner la politique de transformation numérique de l’Etat et de promouvoir les actions propres à accélérer la transformation numérique de l’économie, des organisations, de l’action publique et des entités décentralisées, regroupe les délégués de différents ministères et Administrations, des Experts nationaux et étrangers ainsi que des délégués partenaires techniques et financiers de la RDC pour échanger sur les piliers fondamentaux sur lesquels doit se construire un meilleur
écosystème national du numérique cohérent et interopérationnel ; - Suggérer l’approche
méthodologique qui permettrait le mieux de réaliser une transition numérique des institutions de l’Etat réussie, assumée et aux résultats probants, sur fond d’un programme ambitieux de numérisation.
Tout au long de cet atelier de trois jours, les experts, spécifie-t-il, feront l’état des lieux du numérique en
RDC, examineront les défis et enjeux du numérique, apporteront des réponses aux divers questions et problèmes soulevés au plan technique, financier et opérationnel pour implémenter convenablement la numérisation dans notre pays.
« Ils proposeront une feuille de route budgétisée et opérationnelle de la numérisation du pays à l’horizon 2023 dans divers secteurs notamment celui socio-économique, celui de la sécurité et de l’identité numériques, de la santé, de l’éducation, de l’amélioration de la gouvernance, de la mobilisation des recettes, de la modernisation de l’Administration publique et lutte contre la corruption, celui des divers cadastres », explique le Pr Eberande.
« Un agrégat de programmes sectoriels dits les « Quick-Win » devra être suggéré aux fins de déploiement à partir de cette année jusqu’en 2023 par le Gouvernement de la République », renseigne-t-il.
Prenant la parole, Jean-Michel Sama Lukonde, Chef du Gouvernement, a donné le « go » à cet atelier qui prendra fin le vendredi 25 juin. « Le Gouvernement de la République, s’est engagé sur le chemin de la croissance et du développement. C’est pourquoi j’ai inscrit le numérique comme l’un des axes majeurs du programme du Gouvernement qui a été présenté devant la représentation nationale. Lors de la présentation de ce programme, j’ai insisté sur le fait qu’il est nécessaire de transformer le programme national du numérique en axe pratique de l’action gouvernementale. Cet atelier est la concrétisation de cet engagement. Le diagnostic établi, les contraintes rencontrées, ainsi que les expériences d’autres pays, nous ont convaincus que le numérique peut et doit constituer aussi mieux la solution qui peut permettre à notre pays d’atteindre ces objectifs de développement », a-t-il déclaré.
Hervé Pedro