Première ville d’Afrique francophone du monde, Kinshasa abrite plus de douze millions d’habitants. Douze millions d’hommes et de femmes, qui chaque jour, doivent effectuer des déplacements au sein des 24 communes de la capitale congolaise. Pour faire face à ce défi de taille, les gouvernements de la RDC qui se sont succédés ont exploré diverses options parmi lesquelles TRANSCO, la société de transports en commun du Congo. En 2013, 500 bus ont été mis en service et plus de huit années plus tard, moins d’une centaine seulement sont opérationnels. Les bus opérés par TRANSCO sont donc insuffisants, souvent bondés, mais surtout bien trop polluants.
Nombreux sont ceux qui se tournent donc vers des solutions alternatives de déplacement, toutes aussi polluantes, mais moins onéreuses et plus faciles d’accès que les bus publics : les taxis jaunes et wewa (taxi-motos) tels qu’on les appelle communément à Kinshasa. Selon la revue Aerosol and Air Quality Research, la pollution de l’air à Kinshasa est 5 fois supérieure à la norme définie par l’Organisation Mondiale de la Santé et le trafic routier n’y est pas pour rien. Jusqu’à deux millions de véhicules sont en circulation dans la ville, causant d’importantes émissions de dioxyde d’azote et autres particules polluantes. Si malgré cela, taxis-motos et véhicules jaunes continuent de circuler si librement dans les rues de Kinshasa, c’est parce que le secteur des transports congolais est libéral : les métiers de conducteurs de taxi et taxi-motos ne sont pas encadrés et les véhicules utilisés pour exercer ne sont pas contrôlés. Il en va pourtant de la sécurité et de la santé de millions de congolais.
Afin d’encadrer, de sécuriser et de réguler le secteur, une plus grande collaboration entre le secteur public et privé est nécessaire. Au travers de partenariats publics-privés avec des entreprises de transport verts, des licences pourraient être octroyées aux conducteurs de ces taxis tant utilisés. Celles-ci leur permettraient de sortir du secteur informel, d’avoir accès à des stages de formation, en sécurité routière notamment, ainsi pourquoi pas d’obtenir des subventions pour l’achat de véhicules électriques tout en élargissant l’assiette fiscale de l’état. De cette façon, le gouvernement congolais peut contrôler le développement de l’offre en transports au sein de la capitale. Ces partenariats publics-privés avec des entreprises telles que Mopepe, premier service de mobilité électrique d’Afrique centrale permettrait également à la RDC de tendre vers la réalisation des ODD 8 (travail décent et croissance économique) et 11 (villes et communes durables). Né en 2020 de la volonté d’accompagner la transition écologique de la RDC, Mopepe met à disposition des populations de Kinshasa des véhicules électriques accessibles à la location grâce à l’application Mopepe et par le biais de bornes de recharge électriques installées à Kinshasa.
Pour permettre aux douze millions de kinois de circuler librement, en toute sécurité et à des prix accessibles, l’avenir du transport en RDC doit être écologique. C’est là le seul moyen de protéger les populations actuelles et les générations futures du pays.
Yacine FYLLA
Fondateur
Mopepe Solutions
Cambridge Sustainability Institute
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Maintenence de Le autobus, 100 / 500 ?