Dans son sermon le samedi saint, la veille de la célébration de la résurrection de Jésus-Christ, le cardinal Fridolin Ambongo, tel un disciple du pape guerrier Jules II, s’est déchaîné impétueusement sur le régime Tshisekedi, l’accusant de fomenter des divisions politiques à Kinshasa.
Situation qui sert, selon lui, de terreau à la crise qui sévit à l’Est et conduit au ralliement récent à la rébellion de certains compatriotes, Corneille Naanga, Jean-Jacques Mamba, ancien du MLC, et les transfuges du PPRD pour ne parler que d’eux, que l’on qualifierait de traîtres.
Le prélat catholique reprend ainsi en chœur, contrairement même aux différents rapports de l’ONU, la thèse rwandaise réduisant la tragédie de l’Est du Congo à une affaire congolo-congolaise. Il semble, paradoxalement, justifier l’engagement des nouvelles recrues dans un mouvement militaire rebelle et d’agression. Pis encore, il paraît soustraire Kigali de pillages des ressources congolaises en n’indexant que les multinationales, alors que celles-ci opèrent à partir de son territoire, y ont établi domiciles.
Ni plus ni moins, le cardinal Fridolin Ambongo a franchi le Rubi TVcon. Pour un pays en guerre, sa liberté d’expression mue en libertinage.