Siégeant en matière de contentieux des résultats des élections des sénateurs qui ont eu lieu dans 20 des 26 provinces que compte la RDC le 29 avril, la Cour constitutionnelle a tenu une audience ce mardi 14 mai sur 20 recours.
Parmi ces requêtes introduites à la Haute Cour, il y a celle de Rose Mutombo, la ministre d’État sortant en charge de la Justice et la sénatrice élue de Kinshasa avec 4 voix selon la CENI, contre Anne Mbuguje, devenue virale aussi bien dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux, au point de susciter la curiosité du commun des mortels. Une guerre fratricide s’installe, car les deux personnalités sont de la liste AVC-A, un regroupement politique de l’Union sacrée.
Selon les sources proches du dossier, la ministre d’État accuse Anne Mbuguje d’être détentrice de la nationalité belge, alors qu’il est de notoriété publique que la nationalité congolaise ne peut être détenue concomitamment avec une autre, selon les termes de l’article 10, alinéa premier de la Constitution qui stipule : « La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre. » Cependant, la première condition pour se porter candidat sénateur est d’être de nationalité congolaise.
Pour étayer ces affirmations, ces mêmes sources rapportent que Rose Mutombo a indiqué qu’en date du 10 mai dernier, Anne Mbuguje Marengo a effectué un déplacement avec un titre de voyage belge.
Piquée au vif, la quadragénaire Anne Mbuguje ne se laisse pas abattre par les arguments de sa camarade du regroupement politique AVC-A. Selon son camp, il est vrai qu’elle a détenu autrefois la nationalité belge ; en revanche, la question a été réglée depuis février dernier. Il brandit une déclaration officielle de recouvrement de nationalité congolaise d’Anne Mbuguje, signée par Rose Mutombo elle-même, en tant que ministre d’État en charge de la Justice et Garde des Sceaux. Un acte qui a cautionné de facto la renonciation, par Mbuguje, de sa nationalité belge.
Les proches de la sénatrice proclamée provisoirement par la Centrale électorale qualifient la démarche de la ministre d’État de dilatoire. Ils l’appellent à arrêter cette démarche pour permettre à cette élue provisoire de jouir de ses droits en tant que Congolaise légalement établie.
La vérité des faits doit l’emporter sur cette guerre entre Rose Mutombo et Anne Mbuguje. La Cour constitutionnelle, qui doit rendre son verdict ce 16 mai, a du pain sur la planche pour révéler les subtilités de cette affaire afin de faire la lumière une bonne fois pour toutes, car il en va de l’image de la justice congolaise.