L’Opposant Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) a créé une sensation hier à l’ouverture du Dialogue politique en République démocratique du Congo, en appelant à une suspension des travaux afin de convaincre les Opposants qui refusent d’y participer.
« Nous allons lancer un appel à nos frères de l’Udps et du G7 à se joindre à nous« , a déclaré Vital Kamerhe dans son discours.
Une demande qui a rencontré la position de la Majorité Présidentielle qui affirme que l’opposant congolais est « dans son droit »
« La MP (Ndlr: Majorité Présidentielle) ne peut s’opposer à une telle initiative, puisque nous sommes pour que toutes les forces du pays participent à ce Dialogue qui n’est pas nôtre, mais celui du Chef de l’Etat« , a répondu André Alain Atundu Liongo, Porte-parole de la Majorité Présidentielle.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture du Dialogue à la Cité de l’UA à Kinshasa, le groupe de soutien à la facilitation du dialogue en République démocratique du Congo a rencontré tard dans la nuit le leader du Rassemblement, Etienne Tshisekedi à Kinshasa, sur demande de Kamerhe.
Rien n’a filtré de cette rencontre avec la délégation du groupe de soutien composée notamment du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, Smail Chergui.
Dans la même soirée, le Conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi, Peter Kazadi avait d’ores et déjà rejeté la proposition de Vital Kamerhe.
« Kamerhe est venu à la rescousse de son chef Joseph Kabila en fin mandat et veut lui donner un autre mandat. Nous n’avons pas besoin de le voir faire des bons offices« , a dit Peter Kazadi.
De son côté, le G7, par le canal de l’ancien Ministre Olivier Kamitatu, rappelle les préalables adressés au président Joseph Kabila et le respect de la résolution 2277 des Nations Unies.
Le retour de Moise Katumbi, la libération des prisonniers politiques, la fin des dédoublements des partis politiques, la réouverture des médias fermés… tels sont les préalables répétés par Olivier Kamitatu.
Le vendredi 02 septembre, l’Opposition Républicaine de Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat, qui menaçait de claquer la porte est passée à exécution.
« Nous avons pris la décision de suspendre notre participation au dialogue. Nous avons participé aux travaux préparatoires et nous avons été clairs que nous allons nous retirer si l’inclusivité n’est pas là (…) Nous demandons non seulement la présence de l’UDPS ou du G7, nous respectons l’esprit et la lettre de l’ordonnance du chef de l’Etat et la résolution 2277 qui parlent clairement de l’inclusivité », a expliqué Charles Bofasa Djema, modérateur de cette plateforme sur Actualite.cd.
Dans ce contexte de blocage, Denis Sassou-Nguesso, le président du Congo-Brazzaville est arrivé à Kinshasa pour rencontrer son homologue Joseph Kabila.
Denis Sassou-Nguesso a rencontré plusieurs Opposants dont Etienne Tshisekedi et des membres du Rassemblement. Les opposants regroupés derrière Étienne Tshisekedi, et qui refusent toujours de participer à ce forum politique, semblent certes plus ouverts à des pourparlers avec le Pouvoir.
Si la question de la récusation du facilitateur de l’Union Africaine (UA), Edem Kodjo est toujours d’actualité, ceux du G7, contrairement à l’UDPS, se montrent plus malléables.
Dans leur « nouvelle feuille de route », les opposants ont posé comme conditions:
- La non-prolongation du mandat du président Joseph Kabila, qui expire le 19 décembre 2016
- Des nouvelles négociations directes entre tous ceux qui participent actuellement au Dialogue et le Rassemblement
- La désignation d’un nouveau Facilitateur négocié par les deux parties.
Par ailleurs, Denis Sassou-Nguesso qui a essuyé les premiers tirs aujourd’hui, histoire de prendre la température, ne devrait pas quitter Kinshasa « sans résultats ».
En outre, avec « l’ouverture » de Kamerhe, le président Joseph Kabila et son ancien allié devraient au final avoir une « justification » au cas où l’aile Tshisekediste persisterait dans ses retranchements, en tenant unilatéralement le Dialogue sur sa formule actuelle.
La rue, serait, dans ce cas, l’ultime option pour le Rassemblement.
Un commentaire
L’UDPS et le G7 ne reussiront pas a reunir la population pour l’amener dans la rue. Ces parties ont epuise leurs strategies et ne les adaptent pas au contexte actuel. Le people a fin et a besoin de quelqu’un qui agit et non de celui qui vocifere mais ne peut mordre.