Le sommet quadripartite de Luanda qui a réuni ce dimanche 2 février, le président angolais João Lourenço, le rwandais Paul Kagame, l’ougandais Yuweri Museveni et le congolais Félix Tshisekedi, a pris fin sans qu’aucun document ne soit paraphé.
Plusieurs raisons expliquent cette situation parmi lesquelles l’objet même de la rencontre.
Au cours de ce sommet de dimanche, les 4 Chefs d’État devaient évaluer le degré de mise en œuvre des mesures prises lors du sommet 28 août de l’année dernière.
Ce sommet du 28 août était sanctionné par le mémorandum de Luanda signé par les 4 parties or, sur le plan sécuritaire et de coopération dans la région des Grands Lacs par les 4 Chefs d’état, le Président Angolais s’est dit satisfait des échanges considérés de fructueux mais considére le simple fait de signer le protocole d’accord de Luanda ne signifie pas la fin du problème qui a toujours opposé les deux pays. Il s’agit en l’occurrence du Rwanda et de l’Ouganda.
Le président angolais dit reconnaître, à son avis, des progrès enregistrés mais a souligné que contrairement au sommet du 21 août de l’année dernière, au cours duquel un mémorandum a été signé, cette fois ci aucun instrument connaîtra une signature.
« Nous considérons les quelques heures de travail que nous avons eues assez fructueuses », a déclaré l’angolais Lourenço.
Pour Joao Lourenço, « ce qui est important et nécessaire est de voir toutes les parties honorer leur signature. »
La partie congolaise a salué la prédisposition de ses homologues Museveni et Kagame à résoudre le problème qui les oppose et à privilégier les intérêts supérieurs de leurs pays.
«Je suis le plus satisfait de cet acte, car lorsque j’ai pris la direction de mon pays, j’ai promis de toujours militer pour contribuer à la transformation du continent en arbre de paix», a déclaré le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi.
Pour lui, « il n’y a plus de temps pour les dirigeants africains à faire la guerre. Ce qui est logique, poursuit-il, c’est que le continent doit se tourner vers sa construction et son développement, a conclu le chef de l’Etat Congolais au micro de nos confrères angolais.
Quand aux deux belligérants, l’Ougandais Youri Museveni qui dit être conscient des problèmes qui existent avec son voisin Rwandais, estime que ces problèmes sont plus question de la manière dont les deux parties interprètent ces problèmes.
«Nos problèmes sont bien connus et existent. Mais, en substance, les problèmes sont, dans de nombreux cas, la façon dont nous les interprétons », a dit le président ougandais.
L’homme fort de Kampala qui reconnaît avoir tenté de « contacter son homologue rwandais, Paul Kagame, soutien l’approche familiale du conflit du fait de la proximité et des liens qui existent entre le Rwanda et l’Ouganda.
« Nous sommes une famille et par conséquent nous devons régler nos problèmes en famille, » a-t-il rappelé.
S’agissant du problème à la frontière avec le Rwanda, Yoweri Museveni a repondu qu’il n’y en avait jamais eu, et jamais des frontières fermées.
Mais, Il a demandé aux confrères de poser la question à Paul Kagame qui pourrait clarifier la situation en détail.
À son tour, le Président Rwandais a tout simplement assuré que « cette question faisait partie du mémorandum d’accord de Luanda et qu’elle méritait le traitement minutieux.
« Après la signature dudit mémorandum, l’engagement devait se concentrer plus sur la mise en œuvre et le suivi de toutes les lignes directrices qui aideront à surmonter une série de contraintes qui, au fil des ans, ont sapé les relations entre Kigali et Kampala, » a rassuré Paul Kagame.
Le président rwandais a promis de ne pas être un obstacle pour le règlement des différents qui opposent son pays à l’Ouganda et a promis de ne pas entraver l’effort de « nos frères », faisant allusion à João Lourenço et Félix Tshisekedi.
Il n’entrevoit par ailleurs aucun problème à traiter des questions d’intérêt commun directement avec son voisin Yoweri Museveni.
Rappelons que pour matérialiser leur volonté d’aller de l’avant, les deux pays, le Rwanda et l’Ouganda se sont engagés à libérer des ressortissants arrêtés de part et d’autre. De même s’abstenir de servir chacun des bases arrières pour les forces déstabilisatrices de voisin. De même, les deux parties continueront à protéger et respecter les droits humains des citoyens de deux parties et de maintenir des activités de la Commission Ad-Hoc comme mécanisme de suivi de la mise en œuvre du processus.
Il sied de rappeler que le prochain sommet quadripartite aura lieu le 21 février février prochain. Il se tiendra cette fois au niveau de la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda contrairement aux précédents.
Thierry Mfundu