L’attaque audacieuse survenue dans la nuit du 19 mai 2024 à Kinshasa a rapidement été qualifiée de tentative de coup d’État par les autorités congolaises. Cependant, une analyse plus approfondie des événements et des informations disponibles suggère une autre réalité : cette opération était vraisemblablement une tentative d’assassinat ciblée sur Vital Kamerhe, le vice-premier ministre et ministre de l’économie, déguisée en coup d’État après un échec cuisant.
Les assaillants, identifiés comme des membres de la diaspora congolaise, ont d’abord lancé leur attaque contre la résidence de Vital Kamerhe. Les premiers témoignages et les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent clairement que cette attaque était bien planifiée et ciblée. Les assaillants ont pénétré dans le quartier huppé de Gombe, armés et habillés en tenue militaire, et ont affronté les forces de sécurité pendant près d’une heure. Deux policiers ont été tués, et plusieurs véhicules des assaillants portent des impacts de balles, preuve qu’ils n’ont pas commencé leur opération au Palais de la Nation.
L’idée que cette attaque était une tentative de coup d’État soulève de sérieux doutes. Le Palais de la Nation, cible secondaire des assaillants, était vide au moment de l’attaque. Utilisé principalement comme bureau, le Palais n’abrite pas les principales fonctions gouvernementales en permanence et se situe dans l’un des périmètres les plus sécurisés du Congo. La stratégie des assaillants semble donc incohérente avec une véritable tentative de prise de pouvoir.
De plus, les vidéos montrent des véhicules endommagés par des balles, suggérant une confrontation armée avant l’arrivée des assaillants au Palais. L’attaque initiale sur la résidence de Kamerhe et la fuite désespérée des assaillants vers le Palais de la Nation voisin indiquent que leur mission principale avait échoué, et qu’ils se repliés vers une cible symbolique pour sauver la face.
Les assaillants ont laissé derrière eux des indices qui pointent vers une tentative d’assassinat. Sur les vidéos, on peut voir un corps allongé au sol, vraisemblablement celui d’un des assaillants tués à la résidence de Kamerhe, suggérant qu’ils ont transporté le corps depuis les lieux de leur première attaque. Cette découverte renforce l’idée que leur objectif principal était de neutraliser Kamerhe, et que leur incursion au Palais de la Nation était une diversion désespérée après l’échec de leur mission initiale.
Un repli stratégique vers le Palais de la Nation
L’entrée du Palais de la Nation où les assaillants se sont réfugiés se trouve à proximité directe de la résidence de Kamerhe. Après avoir échoué à atteindre leur cible initiale, ils se sont précipités vers un symbole de pouvoir gouvernemental, espérant probablement rallier l’opinion publique ou semer davantage de confusion.
Leur tentative de s’approprier une cause patriotique en affirmant vouloir instaurer un « New Zaire » est une façade évidente. Les vidéos montrent des assaillants désorganisés, visiblement sous pression, cherchant désespérément à justifier leur action après l’échec de leur mission principale.
Cette attaque n’était pas un coup d’État, mais une tentative mal conçue et mal exécutée de neutraliser une figure politique clé en RDC. Vital Kamerhe, en tant que vice-premier ministre et potentiel candidat à la présidence, représente une cible privilégiée pour ceux qui cherchent à déstabiliser le gouvernement de Félix Tshisekedi.
Les autorités congolaises doivent maintenant enquêter minutieusement pour comprendre les motivations des assaillants et identifier leurs soutiens. Cette tentative d’assassinat déguisée en coup d’État met en lumière les dangers persistants auxquels sont confrontés les dirigeants congolais et souligne la nécessité de renforcer la sécurité et la stabilité politique dans le pays.
En fin de compte, cette attaque rappelle brutalement que la lutte pour le pouvoir en RDC reste intense et dangereuse, avec des acteurs prêts à tout pour atteindre leurs objectifs, même au prix de la violence et du chaos.