Au commencement: un génie. Reconnu, connu, méconnu. Même des institutions internationales se l’arrachent. Un génie qui a créé un précédent pour avoir été le seul à démissionner d’un poste ministériel, dans une République où tous rêvent de devenir ministre et mourir.
Puis, piqué par on ne sait quel « oignon » il va finir par quitter son confort new-yorkais, pour se lancer au service de son peuple. « He has a dream » d’un « Congo na biso » prospère, libéré de toute misère. Un Congo où le gouvernement se met réellement au service de son peuple. Des plus démunis, de ceux qui souffrent. Un Congo à l’image de l’idyllique jardin mésopotamien, entre le Tigre Majorité Présidentielle et l’Euphrate Opposition, mais que dirigerait notre génie à nous tous. N’en a-t-il pas les capacités surtout face au « Prince de (bel) leurre ? »
Mais, voilà. Comme tout rêve évolue en colimaçon, la réalité finie toujours par courir plus vite. Le génie est réduit à la réelle vie des politiques congolais, Là où traîtrises, coups bas et positionnements règnent en maître. Et dans cette marée sans boussole, il peine à se retrouver.
Dieu voulant. Occasion se présentant, le génie trouve un créneau: le tshisekedisme et son Rassemblement. Puisque le slogan marche si bien. Puisque tous s’y mettent, pourquoi pas un homme aussi éclairé que lui? Et il se lança. Le 31 juillet, lorsque le Sphinx éternel montre ses muscles au Pouvoir, le génie met cap, devant tous, au Triomphal des boulevards à Kinshasa. Téléphone en main. Twitter au pouce. Il tweet, partage et déclare sa flamme au leader irrésistible. Son amour pour la démocratie et l’alternance…. et pour le peuple souverain.
Sauf que le temps, l’autre nom de Dieu, passe. Et vite. Les jours eux sont plus courts. Kabila, tout-puissant. Le Sphinx trépasse. Avec lui, toute l’union incarnée dans ce grand Rassemblement où aussi soudainement qu’étrange, tous avaient su y cacher leurs personnelles ambitions. C’est la guerre. Kabila fait feu… de tout bois. La coalition fait scission. C’est l’ère des soupçons. Le temps de choisir. Dissidence à gauche, contre-dissidence à droite. Et c’est là que le génie démontre sa clairvoyance. Il se duplique. Parfois derrière Tshibala et Olenghankoy, parfois chez Tshisekedi-fils… »N’oublie pas ton premier amour », dit la Sainte bible. Sans doute bien lu par notre génie, qui oublie un temps « Congo na Biso ».
Tout change. Le générique « Congo » est gommé, pour faire face au « Poste na biso », notre poste… Il entre en jeu. Il faut cependant choisir. Le moment et la manière. L’homme sanctionne d’abord, et virtuellement, le vice-chef du paradis rêvé. Tout le monde acclame. Tu es des nôtres. En principe plus pour longtemps. Puisque Tshibala doit bientôt publier son équipe et, … rappelez-vous, « poste na biso ». Alors la rencontre est annoncée. Autant s’étaler et s’atteler dans les couloirs de la Cité de l’Union Africaine, aux côtés de Gabriel Mokia, le Mélenchon de la scène politique congolaise… Le poste pourvoira. Une rencontre, une photo… sérénade, une déclaration plus tard: c’est fait, le transfert est effectué. Le poste est garanti. Le génie lui, est peut-être de retour dans la lampe, grâce à Tshibala, sans le fils pour qui l’espoir tarde …
Dans un monde extérieur si violent, le pragmatisme aura triomphé sur le coeur. « Poste na biso » sur « Congo na biso ». Fin de l’histoire.
Litsani Choukran,
Le Fondé
3 commentaires
Que d’espoir déçu! Aussi vite il est venu, aussi vite le génie retournera auprès de ceux qui l’ont envoyé jouer sa partition dont le Maestro est connu de lui!
ça fait pitié. Je manque même les mots.
Un banquier se range toujours derrière la corbeille et non les idées. Le glas a sonné : cloche annonçant l’agonie, la mort ou les funérailles. Nos compatriotes Congolais sont nos ennemis intimes.