La marche du Congo se trouve aujourd’hui à un carrefour crucial, où chaque seconde compte et chaque décision peut façonner l’avenir d’une nation entière. Face à nous, le défi majeur n’est autre que le temps lui-même – un adversaire implacable qui révèle nos hésitations et souligne nos retards. Dans cette course contre la montre, nos mécanismes administratifs et procédures semblent être conçus non pas pour nous faire gagner du temps, mais pour en perdre, engluant la marche du pays dans un marasme bureaucratique interminable.
Quatre mois s’écoulent sans parlement en place, et les remaniements gouvernementaux ressemblent trop souvent à des redistributions de cartes, où les postes de responsabilité sont perçus comme des récompenses plutôt que comme des charges à honorer. Cette vision des institutions, comme des trophées à distribuer plutôt que des devoirs à accomplir, révèle une conception profondément erronée du pouvoir et de la gestion publique.
Dans cette quête de réforme, il devient urgent de repenser notre administration pour la doter de l’autonomie et des compétences nécessaires à une gouvernance efficace. Il est temps de briser le cycle de distribution des postes fondée sur le népotisme et la récompense, pour adopter une vision où les responsabilités gouvernementales sont attribuées sur la base de compétences réelles, d’une vision partagée et, potentiellement, de considérations géopolitiques éclairées.
Dans ce contexte, le Président Félix Tshisekedi et la Première ministre Judith Suminwa se présentent comme les architectes potentiels d’un renouveau politique. Ils portent sur leurs épaules l’espoir d’initier des réformes profondes, non seulement en tant que projet parallèle mais comme le cœur battant de leur mandat, à côté de programmes ambitieux tels que le PDL145.
Nous sommes face à une opportunité, peut-être la dernière, de poser des fondations solides pour un Congo renouvelé. Les réformes nécessaires ne sont pas seulement souhaitables ; elles sont vitales. C’est à travers un changement radical dans la manière dont nous gérons le temps, nos institutions et nos responsabilités que nous pourrons aspirer à un avenir meilleur.
Le temps est donc venu d’agir avec audace et détermination, de mettre en place des réformes significatives qui transformeront réellement la vie des Congolais. Le peuple attend plus que des promesses ; il réclame des actions concrètes et des changements visibles qui amélioreront son quotidien.
Ce moment représente une chance inestimable pour le Congo de prendre un nouveau départ, de reconstruire sur des bases plus solides et justes. Embrassons cette opportunité avec courage et vision, car dans cette course contre le temps, c’est le destin de toute une nation qui est en jeu.