Au royaume des dépenses publiques de la République démocratique du Congo, les miracles financiers se transforment souvent en mirages coûteux. Prenez l’affaire des « puits de Jacob » : un projet de construction de puits d’eau si outrageusement surfacturé qu’on aurait pu croire qu’il s’agissait de creuser jusqu’aux profondeurs bibliques pour atteindre les aquifères bénis par les patriarches eux-mêmes. Et que dire des « lampadaires du ciel » ? Des lampadaires si chers à l’achat que leur lumière devait éclairer les rues du paradis plutôt que celles de Kinshasa. Ces farces budgétaires ne sont que la pointe de l’iceberg dans un océan de gaspillages financiers où chaque dépense publique semble une occasion de toucher le divin.
La brillante sortie de Nicolas Kazadi
Lors de sa récente sortie médiatique, le ministre des Finances Nicolas Kazadi, tel un acteur principal sur la scène de théâtre de l’absurde, a brillé par une performance qui oscillait entre confession et fanfaronnade. Face aux caméras de Kinshasa, il se voyait comme le seul et unique justicier de la finance, alors qu’il avouait, peut-être sans s’en rendre compte, sa propre part de responsabilité dans le drame financier. « Réduire la surfacturation », clamait-il, comme si cette prouesse le libérait de tout péché capital. Mais le plus croustillant de son monologue n’était pas tant l’aveu d’impuissance que la révélation implicite d’une chorale de complices, dirigée par des figures puissantes tapies dans l’ombre. Pendant ce temps, le journaliste acharné qui le cuisinait de questions n’était peut-être pas mus par la quête de vérité, mais par des rivalités plus personnelles, illustrant parfaitement la comédie humaine qui se joue au cœur de notre politique financière.
Dans le grand théâtre de l’absurde qu’est la gestion financière en République démocratique du Congo, le spectacle offert frise souvent le burlesque tragique. Imaginez un peu : ce n’est pas la manne financière qui manque, mais plutôt les neurones en gestion éthique de nos éminents dirigeants. On dirait un club de foot amateur qui, parvenu miraculeusement en première division, décide de dépenser tout son budget en écharpes et maillots floqués plutôt qu’en entraînements et recrutements judicieux.
Plongeons dans cette métaphore sportive un brin taquine pour illustrer notre tragédie nationale. Imaginez le gérant d’une boutique de sports, celle très prisée au coin de la rue des Voleurs et de l’avenue des Comploteurs, qui vendrait des ballons de foot à un prix tellement gonflé qu’ils s’envoleraient avant même de toucher le terrain. Nos dirigeants, en véritables amateurs de la magouille, ne ratent jamais une occasion de signer un chèque avec quelques zéros supplémentaires, comme s’ils jouaient à qui perd gagne avec l’argent du contribuable.
Prenez notre cher ministre Kazadi, récemment pris dans les phares de la presse lors d’une conférence où il a fièrement annoncé avoir réduit la surfacturation de 100% à seulement 80%. Un exploit, non ? On pourrait presque lui décerner la médaille du « moins pire escroc de l’année ». Mais derrière ces chiffres se cache une vérité bien plus sombre, un théâtre d’ombres où chacun joue sa partition dans cette symphonie de la corruption.
Des gendarmes qui s’associent aux voleurs
Au fond, c’est tout un système qui tourne en rond. Le spectacle commence avec un projet absurde, proposé par un proche du pouvoir, dont le coût est artificiellement gonflé pour atteindre des sommets himalayens. Puis, comme dans un jeu de passe-passe, les fonds disparaissent dans les poches des complices, répartis entre ceux qui ont approuvé le budget initial. Pendant ce temps, les vrais problèmes du pays, comme les routes défoncées de Kinshasa ou le manque criant d’infrastructures, restent dans les vestiaires, attendant un entraîneur qui ne vient jamais
Et l’Inspection Générale des Finances, vous demandez-vous ? Ah, l’IGF, supposée être le gardien du temple, semble jouer elle aussi dans cette ligue de l’improbable, validant les transactions les plus loufoques contre une part du gâteau. C’est à se demander si leur devise n’est pas « Un pour tous, tous corrompus ».
Quant à nos valeureux journalistes, pris entre le marteau de la censure et l’enclume de la corruption, ils oscillent entre faire éclater la vérité et jouer les VRP de luxe pour les scandales d’État, selon le vent qui souffle et les enveloppes qui circulent.
Dans ce chaos orchestré, où les mots « intégrité » et « transparence » sont aussi rares que des licornes dans Kinshasa, le Congo saigne, trahi par ceux-là même qui devraient en être les protecteurs. Et pendant que cette tragi-comédie financière continue de se jouer, le peuple congolais, spectateur impuissant, attend désespérément que le rideau tombe sur cette farce coûteuse, espérant un jour assister à une représentation digne de ce nom, où les acteurs seraient enfin à la hauteur de leurs rôles.
Dans ce royaume de la délinquance financière, où la transparence et l’intégrité sont des reliques du passé, le Congo continue de saigner, trahi par ses propres enfants. Et pendant que cette tragi-comédie financière continue de se jouer, le peuple congolais, spectateur impuissant, attend désespérément que le rideau tombe sur cette farce coûteuse, espérant un jour assister à une représentation digne de ce nom, où les acteurs seraient enfin à la hauteur de leurs rôles.
Litsani Choukran,
Le Fondé.
Un commentaire
Les « contre-performances » maquillees en succes verifiable, cette » comprehension » latente, flagrante des institutions internationales qui sont des corrupteurs…passifs. mais pas naifs! Qui controle l’IGF? Question pour ne pas rire…