Le maréchal Mobutu avait tout compris : son entourage était plus pourri qu’un fruit laissé au soleil. Mzee Laurent-Désiré Kabila le savait aussi, tout comme Joseph Kabila qui avait déjà confessé qu’il n’avait pas quinze hommes sur lesquels compter. Aujourd’hui, je mets ma main à couper que FATSHI le sait également. Alors, pourquoi laissent-ils faire ? Pourquoi laissent-ils cet entourage défaillant continuer à sévir ? La réponse à cette question pourrait bien déterminer notre avenir en tant que nation, car, depuis la zaïrianisation jusqu’à nos jours, le pays s’effondre à cause de la complaisance du président vis-à-vis de ses fidèles défaillants.
Il y a un besoin urgent d’opérer une révolution politique dans ce pays. Une révolution qui commencerait par instaurer un niveau d’éthique jamais vu, créer des mécanismes de contrôle efficaces et, surtout, garantir des sanctions exemplaires : envoyer les voleurs en prison, même s’ils sont des piliers du régime. Car sans cela, nous ne sortirons jamais du gouffre. Quand on écoute Nicolas Kazadi, ministre des Finances, nous susurrer les louanges de l’État et qu’on parcourt ensuite le rapport du CREFDL sur la gestion budgétaire au Parlement, on se rend compte que le mal est si profond qu’on ne sait plus si l’on marche encore sur le plancher des vaches ou sur les sables mouvants de la corruption.
La solution ne viendra pas de Corneille Nangaa, qui a trouvé sa fibre rebelle le jour où ses intérêts ont été menacés, ni de Joseph Kabila, qui a trouvé ces maux, les a cultivés et laissés prospérer comme une mauvaise herbe. Et certainement pas de ce régime de FATSHI, qui semble plus occupé à choyer les prédateurs de la République qu’à les mettre hors d’état de nuire.
Pourtant, FATSHI a encore du temps pour prendre le virage du changement et refuser de rester complice. Le peuple espérait une révolution radicale. Or, pour l’instant, nous ne voyons ni signal ni volonté réelle de transformer le système. On assiste à une symphonie monotone de continuité qui prend des proportions monumentales et enfonce ce pays davantage.
Imaginez FATSHI, tel un capitaine sur un navire fantôme, naviguant à vue au milieu des icebergs budgétaires, pendant que son équipage s’empiffre au buffet de la corruption. Là, à la proue du bateau, on aperçoit Christophe Mboso, oscillant entre deux discours contradictoires, tandis que Modeste Bahati, président du Sénat, cherche à dissimuler ses bilans financiers dans la brume.
Les Congolais attendent un sursaut, un signal, un geste de rébellion contre l’impunité. Ils attendent que leur président, tel un Moïse des temps modernes, frappe du poing sur la table et exige des comptes. Mais jusqu’ici, FATSHI n’a pas encore lancé le changement. L’histoire retiendra ses hésitations et son inertie face à un pays en quête de justice et de prospérité.
Alors, Président, prenez vos responsabilités. Sonnez la révolte, portez la trompette de la révolution que tout un peuple attend, ou acceptez d’être définitivement complice du naufrage de ce pays.
Litsani Choukran,
Le Fondé.