Après plusieurs mois marqués par des accusations publiques, des tensions internes et une forte exposition médiatique, Céline Masengu Kabwika, cadre de l’Autorité de l’Aviation Civile de la République démocratique du Congo (AAC/RDC), voit enfin son honneur rétabli. La justice l’a formellement reconnue non coupable des faits de détournement qui lui étaient reprochés. Si le verdict est clair, les séquelles de cette affaire demeurent, dans l’attente d’une réhabilitation officielle.
Dès l’ouverture du dossier, les accusations portées contre Mme Masengu Kabwika ont été vigoureusement contestées par sa défense. Tout au long de la procédure, aucune preuve tangible n’a été produite : ni document crédible, ni élément matériel, ni audition contradictoire ne sont venus étayer les faits allégués. L’AAC/RDC s’est révélée incapable de soutenir l’accusation devant la justice.
« Les faits n’ont jamais existé », martèle son conseil, Me Jonas Ngalamulume Mubiayi. L’avocat dénonce par ailleurs une violation manifeste des droits fondamentaux de sa cliente, notamment le droit d’être jugée dans un délai raisonnable.
Dans une correspondance adressée au Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Kalamu, Me Ngalamulume a sollicité une clarification officielle quant à la suite réservée à ce dossier, désormais clôturé en faveur de Mme Masengu Kabwika après l’effondrement total des accusations.
Selon plusieurs sources internes, la mise en cause de cette cadre expérimentée serait liée aux profondes réformes administratives qu’elle a contribué à impulser au sein de l’AAC/RDC. Mme Masengu Kabwika figure notamment parmi les actrices clés de la réforme ayant conduit à la scission de l’ancienne Direction administrative et financière en deux entités distinctes : la Direction des ressources humaines (DRH) et la Direction des finances (DF). Une restructuration stratégique qui a renforcé la gouvernance interne, mais qui a également suscité de vives résistances.
Ces oppositions se seraient rapidement transformées en une campagne de dénigrement ciblée. Des accusations infondées, relayées dans certains cercles, ont progressivement instauré un climat délétère autour de Mme Masengu Kabwika. Son entourage évoque des « manœuvres concertées » destinées à freiner son ascension professionnelle.
Selon la défense, la commission de discipline de l’AAC/RDC serait même allée jusqu’à produire de faux documents pour étayer l’accusation — des pièces que la justice a rejetées sans équivoque.
La décision judiciaire blanchissant totalement Mme Masengu Kabwika devrait, en toute logique, ouvrir la voie à sa réhabilitation. Pourtant, celle-ci se fait encore attendre. Pour la cadre de l’AAC, l’enjeu dépasse désormais le simple rétablissement de son nom : il s’agit de réparer un lourd préjudice moral né de longs mois de stigmatisation publique et de restaurer pleinement une intégrité professionnelle qui a toujours guidé son parcours.
C. Timothée Ézéchiel
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